Happy Teacher'Day

Lundi 3 septembre, journée normale travail quoi ! Ha si truc un peu bizarre, une étudiante du cours de Russe avec qui je discute souvent me demande si je veux bien venir rencontrer ses parents et donc manger chez elle. Heu, pourquoi pas ? Elle enchaîne sur bon et bien on partira vendredi soir de la fac et on reviendra lundi matin. Pardon ? Je lui dis que je lui donnerai ma réponse plus tard. 3 jours et surtout 3 nuits chez des gens que je ne connais pas, c’est hors de question en plus niveau communication c’est pas vraiment ça puisqu’elle parle un anglais plus que trop rapide pour moi. Bon je vais lui dire ok pour un déjeuner et pourquoi pas quelques courses après mais je rentre chez moi ensuite, on est pas copine non plus. Mardi est un jour férié (encore), la raison heu… J’ai pas tout saisi, enfin je ne retiens pas bien les noms donc c’est férié en hommage à un des nombreux dieux hindous. Lundi soir ma collègue me propose alors d’aller au cinéma avec sa famille, ok pourquoi pas ! En exclusivité au cinéma, nous allons voir “3 hommes et un couffin” version indienne. Évidemment ce qui sous-entend en Hindi et sans sous titre. Bon niveau compréhension on a vu mieux mais avec une histoire qui diffère que légèrement de la version française (datant elle de 1987 au plus tard) et des acteurs indiens qui utilisent régulièrement des mots anglais (environ 1 mot sur 5 est anglais, ce mélange des langues est assez étonnant car tous les gens font ça !) ça allait à peu près. Et puis il faut bien l’avouer ça n’est pas un film qui demande une grande réflexion. En tout cas c’était sympa de sortir en famille… Bon évidemment on est tombé sur des élèves, je crois que ça me poursuivra toute ma vie, quand je travaillais dans un collège/lycée à Nanterre, je n’allais jamais à La Défense faire les magasins : Trop d’élèves pour préserver ma vie privée. Quand je travaillais à Montpellier, je n’allais jamais en ville le Mercredi après-midi ou le samedi : trop d’élèves. Mais à l’époque je bossais avec 2000 ou 600 élèves selon les villes, là j’ai 70 élèves, il y a 2000000 d’habitants à Amritsar et j’arrive encore à tomber sur des étudiants. Lundi soir c’était au cinéma et vendredi c’était à la gare. Bref, c’est à faire d’aller au cinéma en Inde, c’est à mourir de rire, les indiens vivent le film à 100% et bien plus que nous, dès qu’il y a une petite mais ridicule séquence émotion tout le monde verse sa larme femme comme homme… Hihihi. Dans petite séquence émotion c’est du style : la gamine qui fait un sourire à son père, rien de très émouvant. Ce qui fait que sur 3 heures de film chacun pleure une bonne douzaine de fois. Sinon le point fort de Bollywood c’est comment tourner un film en comédie musicale. C’est à mourir de rire, tu regardes ton film, tu es dans l’action et tout d’un coup, Clac, ça part en cacahouète, musique en fond sonore l’acteur se met à chanter, à danser, puis il est rejoint par environ 30 autres danseurs et là… Chorégraphie à la Britney Spirse durant 10 minutes. Ce qui est sur c’est qu’en Inde les acteurs sont des artistes à part entière. Ils jouent la comédie (plus ou moins bien), ils chantent (vraiment bien) et ils dansent (extrêmement bien même si parfois c’est un peu trop). Le seul hic c’est l’irrespect des indiens envers les autres : Téléphones qui sonnent, tout le monde répond en parlant largement fort… C’est pas que j’ai besoin d’entendre ce qui est dit (parce que de toute façon je ne comprends pas) mais bon quand on me gueule dans l’oreille j’apprécie moyen). Et la longueur du film : 19h30 à 22h30, il se commence à faire faim… Et mes fesses, ouille ouille ouille, elles sont devenues de la compote. Bon à la sortie du cinéma, on doit réussir à sortir le véhicule du parking (30 minutes d’attente) en même temps les gardiens récupèrent les tickets de cinéma de tout le monde pour la prochaine séance. Bravo pour l’environnement mais honnêtement, ils ne pouvaient pas les récupérer en entrant dans la salle ? Le mari de ma collègue a perdu nos tickets, on arrive à faire un vice et à sortir discrètement sans se faire interpeller… Ouf ! Direction un petit resto, j’ai faim… On mange bien, j’ai un peu de mal à me faire aux regards du restaurant bondé sur moi. C’est pas facile de manger lorsque l’on vous fixe. Passons. On mange bien mais vite, trop vite, tout le monde est près à partir alors que je n’ai pas fini la moitié de mon assiette. C’était une belle soirée bien remplie, je n’arrive par contre pas à savoir ce que je dois faire parce que j’aime beaucoup sortir avec ma collège et sa famille mais je suis gênée car son mari me paie tout, tout le temps, j’ai même eu du mal à payer mes propres courses, ça va je peux m’acheter seule mon papier toilette, non ? Je comprends que dans leur mentalité, s’il y a un homme c’est à l’homme de payer mais je suis un peu mal. Sachant qu’en plus on a pas les mêmes moyens en Inde qu’en France. Je dois gagner avec ma bourse 5 fois le salaire de ma collègue. Mais je crois qu’il faut que je me résigne. Comme dit Hartkanwaljeet (mari de Kanwaljeet ma collègue, je sais c’est étrange) je suis comme leur fille… C’est pour ça qu’il me paie tout. Ok, je me rends à l’évidence, ça leur fait plaisir. Donc épisode ciné terminé. Mardi jour off, je ne fais rien de spécial à part dormir, debout à 8h45, recouché de 10h à 12h, bouffe, rerecouché à 15h jusqu’à 18h. Ça craint non ? Je me suis peut-être fait piqué par la mouche tsétsé… Qui sait ? Le soir, je me suis dit que je ne pourrai jamais m’endormir. Pas du tout 23h au lit et je passe une bonne nuit (excepté lors que j’entends durant 1h30 des grands “boom” et ici on a du mal à distinguer le tonnerre de coups de feu, psychose ou juste orage ?). Le lendemain on me dit qu’il n’y a pas eu d’orage dans la nuit… Etrange ! Mercredi matin je me fais réveiller par un message de ma collègue… Je vais vous le traduire c’est… : Une vie merveilleuse ne doit pas juste arriver. Elle doit être construite tous les jours grâce aux prières, à l’humilité, aux sacrifices et à l’amour. Que tu aies une vie merveilleuse Bénédicte, aujourd’hui et pour toujours. Bonne journée et joyeuse fête des professeurs. Alors là un message comme ça… Ça réchauffe le cœur, je m’y attendais pas du tout. Donc mercredi comme vous l’avez compris c’était la fête des professeurs, les étudiants étaient ravis de me dire bonne fête. Le cours de 3 à 4h se passe très bien, celui de 5h15 à 6h15 c’est autre chose, ils m’épuisent j’en peux plus. En fin de journée ils n’écoutent plus rien, ils sont dissipés comme des enfants. Je dois répéter 20 fois les mêmes choses, en 1h ils arrivent à me vider et du coup on avance pas beaucoup dans le programme. Comme ç’est la fête des profs ma collègue m’invite chez elle pour dîner, encore ! Cool il y aura du poulet tandouri. Le repas est délicieux comme toujours, ils ont préparé les plats plus light pour moi, mais… Ça arrache quand même !!! Je mange pour la première fois du gingembre frais, et bein le gingembre frais c’est rose… Si si, c’est vrai. On discute beaucoup et je rentre à 22h30. Mercredi il a plu énormément, enfin 1h de pluie instance de 8h à 9h, puis grand soleil. Repluie de 13h à 14h mais là c’est la tempête… avec grosse coupure de courant durant 3 heures. C’est pas grave il fait pas chaud mais on voit pas grand chose entre les barreaux aux fenêtres et les moustiquaires c’est un peu difficile d’avoir un peu de lumière lorsque le ciel est gris. Aujourd’hui il fait très bon 29 degrés, c’est même un peu frais pour ici, en tout cas la clim est de trop et les ventilos aussi. Voilà tout ça pour dire que je vais bien ! Béné.